Depuis la pandémie, le Canada observe une hausse des crimes violents. Une partie de cette augmentation s’explique par la montée des dénonciations pour crimes sexuels, un progrès évident encouragé par la campagne virale « Moi Aussi » (Me Too). Mais derrière ces chiffres, se dessine une réalité plus large: la précarisation de la vie chez les jeunes et le coût de la vie semblent intensifier les peurs et alimenter certains comportements violents.
Au Québec, de nombreux organismes œuvrent à la prévention de la violence. Mais que signifie vraiment « prévention » ? C’est avant tout éviter qu’un événement violent ne se produise. Et si le champ d’action est vaste, notre observation au Centre de ressources sur la non-violence montre une tendance claire : beaucoup d’initiatives se concentrent sur la prévention secondaire et tertiaire – c’est-à-dire intervenir après un événement ou limiter ses conséquences. En revanche, la prévention primaire, qui vise à agir avant que la violence n’apparaisse, reste encore peu développée.
Pour mieux comprendre la situation, nous avons contacté plus de 1 000 organismes québécois œuvrant dans des domaines variés : itinérance, dépendances, violences familiales, santé mentale, féminisme, communautés LGBTQ+, communautés autochtones et immigrants. Surprise : seulement une vingtaine d’entre eux développent des projets de prévention primaire.
Le rapport vise à donner une vision globale de la prévention de la violence. Nous aborderons d’abord les facteurs qui l’influencent, les différents types de violence et le rôle des demandes d’aide. Ensuite, nous présenterons les cinq niveaux de prévention – primaire, secondaire, tertiaire, mais aussi primordiale et quaternaire – pour offrir un panorama complet.
Dans notre enquête, nous avons identifié six thèmes clés : l’accompagnement communautaire, l’aménagement sécuritaire des lieux, la création d’un filet de sécurité, la détection avancée, la formation de la clientèle et celle des intervenants. Nous partageons également les défis rencontrés par ces organismes, ainsi que des perspectives pour renforcer la prévention primaire de la violence au Québec.
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